mercredi 7 mars 2012

Une révision du cas de Khodorkovski ?

Un jour après les élections, le président sortant russe Dmitri Medvedev a ordonné au procureur général de vérifier « le bien-fondé » du jugement dans l'affaire de Mikhaïl Khodorkovski, a annoncé le Kremlin dans un communiqué. Dmitri Medvedev a chargé le procureur général Iouri Tchaïka « d'analyser d'ici le 1er avril la légitimité et le bien-fondé de jugements » concernant 32 personnes condamnées, dont Mikhaïl Khodorkovski et son associé Platon Lebedev. Le président sortant réagit ainsi à la demande de l'opposition qui lui a transmis une liste de personnes considérées comme des prisonniers politiques, lors d'une rencontre le 20 février.

La libération de prisonniers politiques était l'une des exigences des grandes manifestations d'opposition à Moscou qui ont suivi les législatives contestées du 4 décembre. Emprisonné depuis 2003, Mikhaïl Khodorkovski a été condamné dans deux procès successifs à 13 ans de prison pour « fraude fiscale, blanchiment et détournement de pétrole », dans une affaire considérée par de nombreux observateurs comme un règlement de comptes entre le pouvoir et l'homme d'affaires qui avait tenu tête au Kremlin et finançait l'opposition.

Grâce

L'un des avocats de Mikhaïl Khodorkovski, Karinna Moskalenko, a pris la nouvelle avec quelques réserves. « On verra à quel point les intentions des autorités sont sérieuses », a-t-elle dit, citée par l'agence Interfax. « Khodorkovski a été condamné de manière illégale et il fallait le libérer il y a longtemps », a-t-elle poursuivi. Dmitri Medvedev avait déclaré par le passé qu'il ne pouvait pas examiner la grâce de Khodorkovski en absence d'une demande écrite du condamné. Vladimir Poutine a aussi déclaré en décembre qu'il pourrait examiner la demande de grâce si Mikhaïl Khodorkovski admettait sa culpabilité, ce que le condamné refuse catégoriquement.

Dmitri Medvedev a par ailleurs également chargé le ministre de la Justice, Alexandre Konovanov, d'expliquer d'ici au 15 mars "les raisons pour lesquelles" le parti d'opposition Parnas « s'est vu refuser l'enregistrement ». Ces décisions de Dmitri Medvedev ont été rendues publiques au lendemain de la victoire à la présidentielle de son mentor et prédécesseur Vladimir Poutine qui devrait prendre ses fonctions en mai.